EXPOSITION
DU 07 NOV. AU 29 NOV. 1998

Propositions figuratives

Centre Condorcet, Château-Chinon

HUBERT DE CHALVRON, MAREIKE GEYS, YAN PEI-MING, GÉRALD PETIT, PIOTR WOJCIK

« Propositions figuratives » est une exposition organisée conjointement par le Parc Naturel Régional du Morvan et le Parc Saint Léger – Centre d’Art Contemporain de Pougues-Les-Eaux, dans le cadre de son programme « Hors les murs ». Elle réunit un ensemble d’œuvres d’artistes vivant dans la région Bourgogne, qui inscrivent dans unes perspective contemporaine un travail de peinture figurative. Ainsi, à travers des thèmes génériques de la peinture : le paysage, le portrait, ils continuent d’inventer le tableau et de renouveler la pratique picturale. Le spectateur est ici invité à entrer dans un rapport direct, physique à l’œuvre, s’imprégnant de sa réalité matérielle et de son mystère.

 

Hubert de Chalvron

Né en 1954, vit à Maux ( Morvan).

Hubert de Chalvron s’est concentré sur certains thèmes qui se sont imposés à lui comme des obsessions, des thèmes apparemment puisés dans l’histoire de la peinture : le paysage, la nature morte, des personnages s’offrant dans leur dépouillement au regard du spectateur. Traduisant ainsi une certaine vision intérieure de la pauvreté et du dénuement, il utilise des moyens rudimentaires : toile assez rude, pigment bon marché, pour ainsi trouver une correspondance entre la technique et le sens de l’œuvre. Le grand triptyque présenté ici « La rivière » , inscrit dans la matière picturale les mouvements de l’eau qui coule, les reflets de la lumière, tous éléments éminemment changeants et fugaces, qui sont ici figés dans la matérialité du tableau.

 

Mareike Geys

Née en 1945, vit aux Pays-Bas et à Luzy (Morvan).

L’univers onirique de Mareike Geys se démarque sensiblement de l’approche des quatre autres artistes présentés. Elle associe des matières, des objets, et des couleurs apparemment sans lien pour construire des paysages dans une technique très précise et lisse qui rappelle les tableaux de Magritte. Ces paysages intérieurs entraînent le spectateur dans une rêverie où l’inattendu devient naturel et familier.

 

Yan Peï-Ming

Né en 1960 à Shangaï, vit à Dijon.

Depuis le début de sa carrière artistique, Yan Peï-Ming s’est imposé par un travail de peinture puissant et vibrant, constitué principalement de portraits brossés à large geste en noir, blanc et gris, ou plus rarement en rouge. Parfois d’une précision et d’une fidélité étonnante au modèle, d’autres fois à peine visibles dans la matière épaisse et tourmentée de la peinture, les visages sont à la fois singuliers et identiques. Ming réunit problématiques contemporaines occidentales et traditions orientales dans une approche résolument engagée dans la représentation de ce qui pourrait être une saga du monde où se côtoient Mao Tsé-Toung et des prostituées, le père de l’artiste et des nains difformes, des visages anonymes, des prisonnières, des brigands.

 

Gérald Petit

Né en 1973, vit à Dijon.

Gérald Petit mène de manière parallèle et complémentaire un travail de photographie et un travail de peinture. A travers ces deux pratiques, il s’attache à la question du portrait, en faisant glisser d’un support à l’autre les spécificités de chaque médium. Ainsi, les grandes toiles sont peintes avec une précision photoréaliste et reprennent des principes de cadrage spécifiquement attachés à l’image photographique : plongée ou contre-plongée, vision frontale. Seule la couleur, qui n’est plus aujourd’hui fidèle à la réalité, perturbe ce jeu de similarité. Le travail photographique également joue avec la prétendue liberté de représentation de la peinture, en construisant des fictions avec les modèles. Les postures ou les poses suggèrent un récit, une émotion, alors que les portraits peints conservent une certaine neutralité objective.

 

Piotr Wocjik

Né en 1969 à Cracovie, vit à Châlon-sur-Saône

Piotr Wocjik réalise des portraits, mais il à choisi de s’attacher à la représentation des animaux, plutôt qu’à celle des humains. Débusquant ses sujets dans les fermes et les paturâges de la région, il peint les animaux : vaches, cochons, moutons ou poules, en traitant l’animal tant pour sa beauté plastique que pour la charge émotionnelle dont il est porteur. Ses peintures, réalisées à l’aide d’une technique proche du principe de la gravure, restent dans une gamme colorée très réduite, et jouent sur des phénomènes d’apparition. Surgit de l’ombre, l’animal sort de l’obscurité pour apparaître dans son « inquiétante étrangeté ».