THÉÂTRES

NATHAN ROUSSEAU

Espace Claude Parent - Lycée Raoul Follereau (Nevers)

6 novembre 2025 - 27 février 2026 *

rendez-vous :
jeudi 6 novembre 2025

conférence de l'artiste à 9h – salle de conférence
vernissage et rencontre avec l'artiste à 17h – espace Claude Parent
entrée libre

Une proposition de l’artiste graphiste Nathan Rousseau à l’attention des lycéens du Lycée Raoul Follereau

Les affiches, les cartels, les livrets de Nathan Rousseau – jeune diplômé de l’École Nationale des Arts Décoratifs de Paris (2024) –  se distinguent d’abord par leur singulière matérialité, fragile et non aseptisée.
On pourrait parler d’objets graphiques tant l’apparition des signes -lettres, image et dessin- y est liée à la perception des matériaux de l’impression. L’ensemble faisant pour ainsi dire également signe.
Et d’ailleurs, aux côtés des habituels formats d’un graphiste, on trouvera des assemblages avec pliages et collages mais aussi des affichages en trois dimensions, voire des coffrets de bois ou un bureau de graphiste.
Un bureau ou un établi de graphiste, car en effet l’inventivité, quand bien même ferait-elle appel à l’outil numérique, se joue ici à même la temporalité du travail manuel.

À ce langage de la matière est associé une prédilection pour les figures ou signes primaires qu’il manipule toujours avec une once de fantaisie et d’humour liminal. Quelques formes géométriques, lignes, points ou pointillés suffisent à désamorcer le primat de nos catégories de jugement, à nous faire entrer comme délesté de nos habitudes dans la sensibilité propre d’un projet.

Ces partis pris graphiques, Nathan Rousseau les développe dans la culture d’affinités esthétiques et littéraires. Travaillant en connivence avec un propos curatorial ou éditorial, un langage artistique tiers, il assume ainsi – loin des impératifs d’identité (visuelle) – la fonction de médiation inhérente à la mise en page de textes ou de reproductions. À son aise donc, dans une pratique de la singularité non autocentrée.

En invitant Nathan Rousseau à concevoir un projet pour des lycéens, nous avons souhaité introduire à l’attention artistique via l’attention à la mise en forme. Et ce, alors que nous sommes en permanence exposés à des formes communicationnelles puissamment exploitées.
Considérer les notions fondamentales d’images, de formes, de signes, c’est en effet prendre conscience que tout format d’adresse convoque un dispositif propre à activer singulièrement le regard. Et c’est bien ce que suggère Théâtres*, le titre choisi par l’artiste pour son projet.

Théâtres nous propose trois temps d’attention.
Une conférence tient lieu de mise en bouche artistique. Jeu de narration orale et illustrée sans prétention didactique**,  elle se fonde sur un désir de partage et de transmission d’expérience dans une proximité générationnelle.
Une exposition réunit affiches et objets, la plupart originellement créés en tant que volet graphique de projets tiers. Ici ils seront scénographiés (manière en quelque sorte de pratiquer la mise en forme de mises en forme !) en jouant des caractéristiques particulières de la salle Claude Parent. L’ensemble donnera à découvrir une ligne graphique qui se crée et se met à l’épreuve au gré de collaborations soigneusement choisies, reliant ainsi en filigrane comme une constellation artistique.
Et enfin, l’édition d’un livre inédit s’imposait. Un livre ou plutôt un bloc papier, fin et fragile, à peine consolidé de son léger bandeau. Un contenant pour la mise en mots et en forme d’une adresse au monde, adresse en cours et à venir, résolue, agie par une conviction ici, toute exprimée par son intitulé : Concession à perpétuité . La résonnance est flagrante ! Mais s’il convoque une disparition (celle toute proche de notre centre d’art, commanditaire du projet), il convoque aussi un commencement, celui d’un parcours artistique. Ainsi retrouve-t-on l’humour de l’artiste, léger et profond, ancré dans une appréhension du monde attachée aux récits, aux correspondances épistolaires à travers les temps.

* le mot théâtre dérive de la racine grecque θέα (théa) : regarder, contempler
** par ailleurs, le centre d’art propose un livret intitulé Arts & Arts appliqués, dont l’intention à travers explicitation de notions, rappels historiques et exemples significatifs est d’aiguiser l’attention des lycéens pour une meilleure appréhension de ces domaines.

production : Parc Saint Léger Centre d’art Contemporain www.parcsaintleger.fr
co-production : Lycée Raoul Follereau
Le Parc Saint Léger Centre d’Art Contemporain a reçu le soutien de la DRAC Bourgogne Franche Comté, du Conseil régional de Bourgogne Franche Comté, du Conseil départemental de la Nièvre.

INFOS PRATIQUES

*L’exposition est en accès libre sur rendez-vous auprès du service de documentation du lycée : 03 86 60 36 00
Demande d’information : communication@parcsaintleger.fr