EXPOSITION
DU 17 JUIN AU 02 SEPT. 2001

Campus thermal

Klaus Rinke

Le Parc Saint Léger – Centre d’Art Contemporain est installé sur le site de l’ancienne station thermale de Pougues-les-Eaux, qui a cessé ses activités dans les années 70. Avec l’eau, est partie la source d’activité florissante qui faisait l’identité propre de lieu, son charme, son attrait. Pour redonner une présence à l’eau dans sa dimension matérielle, mais aussi symbolique, le Centre d’Art invite, pour l’été, l’artiste allemand Klaus Rinke, dont une grande partie de l’œuvre se fonde sur l’eau, utilisée et interrogée comme matière élémentaire constitutive du monde. À l’autre bout de la Loire, à Saint-Nazaire, le Centre d’Art Le Grand Café présentera également une exposition de Klaus Rinke, et ce partenariat donnera lieu ultérieurement à une publication.

Artiste très présent sur la scène internationale dans les années 60/70, côtoyant et traversant les grands mouvement radicaux tels que l’Art Corporel, le Land Art, ou l’Art Conceptuel, sans jamais réduire son travail à une seule de ces problématiques, Klaus Rinke, à côté d’une pratique régulière du dessin et de la peinture, a abordé la sculpture comme un moyen de comprendre l’univers, dans sa dimension physique et matérielle. L’artiste n’a cessé de démontrer par ses œuvres les fonctionnements élémentaires de ce qui constitue notre environnement : le temps, le corps, la gravité, l’eau. Dans une approche quasi mathématique et scientifique, chaque pièce : sculpture, installation, performance ou photographie, démontre une particularité propre à la notion ou au champ abordé : mouvement, pesanteur, verticalité, temporalité…

Klaus Rinke a choisi pour les deux lieux d’exposition de montrer deux aspects différents de son travail à propos de l’eau. À Pougues-les-Eaux, il fera réapparaître l’eau qui circulera à l’intérieur et l’extérieur de l’espace d’exposition, traversant les œuvres de différentes périodes : Belle aquarelle (1980), La Table d’eau (1970-75), L’île (pièce récente)… Matière vitale, informe et informée de l’état de tous les paysages qu’elle traverse, pure et polluée, elle est prise en compte pour toutes caractéristiques physiques, comme matière de sculpture et fragment du monde, mais aussi comme signe du féminin. En utilisant l’élément liquide, Klaus Rinke fait apparaître la pensée mouvante, souterraine, porteuse de la vie et de la mort difficilement contrôlable ou réductrice amie et ennemie de l’homme. Pour les contenants, l’artiste a choisi de privilégier à Pougues-les-Eaux le métal galvanisé, matériau domestique, sans éclat, dans lequel l’eau apparaît grise, sourde, minérale. Des photographies, traces de performances ou constats des différents états visibles de l’eau seront mises en regard des sculptures.

Klaus Kinke considère que son travail d’enseignant à la Kunstakademie de Dusseldorf fait partie intégrante de la fonction de « passeur » de l’artiste. Le Centre d’Art lui a donc proposé d’inviter certains étudiants pour le temps de son travail et d’exposition avec lui.
Les étudiants de la Kunstakademie de Dusseldorf invités par Klaus Rinke au Centre d’Art de Pouges-les-Eaux sont : Shogo Kikuchi, Tsu-Hsun, Tina Hauser, Havva Erden, Marcus Kaiser, Young-Ho Too.

 

Danièle Yvergniaux