EXPOSITION
DU 20 MARS AU 07 JUIN 2003

James Hyde

James Hyde fait partie de cette génération de peintres des années quatre-vingt-dix qui, affranchis des dogmes et des styles, se sont permis de réinvestir le champ de la peinture et ses conditions d’apparition en puisant dans de nombreuses et contradictoires références et en multipliant les solutions plastiques, débordant largement du cadre traditionnel du tableau.

James Hyde nourrit son travail, que l’on peut toutefois situer clairement dans le champ de la peinture abstraite, de sa lecture précise de l’histoire de l’art, ancienne, moderne et contemporaine. Ces œuvres empruntent formes, matériaux, gestes picturaux aux mouvements artistiques majeurs du XXème siècle comme ready-made de Duchamp. La boîte de verre minimale se remplit de résidus de peinture ou autres matériaux, des objets manufacturés ou des tissus sont recouverts de larges touches de peinture, d’autres sont laissés en l’état, juxtaposés ou assemblés à d’autres éléments. Le vide ou l’absence font partie aussi de certaines pièces.

A priori, pour James Hyde, tout peut devenir peinture et il puise d’abord les supports de ses œuvres dans son environnement quotidien : mobilier, étagère, barrière, coussin. De même les matériaux : ruban adhésif, plastique, bois et métal, ciment, tissu, polystyrène sont utilisés pour leurs caractéristiques plastiques, parfois à contre-courant de l’usage habituel, mais aussi pour leurs référents socio culturels. Si le rapport frontal à l’œuvre reste important, il s’agit toujours aussi de volume et d’espace, que ce soit par la simple juxtaposition de feuilles de papier coloré, ou par de véritables environnements installés dans l’espace.

L’hétérogénéité, l’hybridation des pratiques, des espaces et des supports sont érigés en principe, loin de l’idée de « peinture pure » des mouvements avant-gardistes du XXème siècle.

« Lorsque je fais une peinture, je m’efforce de réaliser un objet qui engendre des sensations vibrantes, expérience qui déteint sur son environnement et qui est susceptible d’accueillir d’autres expériences et d’autres images. » Chaque œuvre met ainsi en tension la peinture et sa représentation, le signe de la peinture et la chose dans sa matérialité.

Au Parc Saint Léger, l’exposition se développera tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, dans le parc pour lequel James Hyde a conçu des œuvres spécifiques. On pourra voir la diversité des recherches plastiques de l’artiste : coussins géants peints, mobiliers, blocs de polystyrène expansé peints « à la  fresque », boîtes de verre… ainsi qu’un œuvre éclatée, prenant en compte l’ensemble des espaces du parc.

 

Danièle Yvergniaux