EXPOSITION
DU 02 JUIL. AU 31 AOÛT 2004

Rose de Personne

Françoise Quardon

L’exposition d’été « Rose de Personne », présentera les œuvres réalisées dans le cadre de la résidence, articulées autour de cette figure allégorique emprunté à Paul Celan :

Un rien
Nous étions, en fleur :
La rose de rien, de
Personne
Paul Celan, La rose de personne (extrait)

Françoise Quardon imagine et décrit ainsi « Rose de Personne » :
« Sans couleur pour être impressionnée par son environnement, sans qualité donc, volubile, suivant la définition botanique tige grêle qui ne peut s’élever qu’en s’enroulant autour du support, infirme mais protégée par des épines surdimensionnées.
Deux maladies peuvent détruire les rosiers : l’oïdium ou blanc, le marsonia ou noir.
Rose de Personne est donc l’espace d’avant l’apparition et d’avant l’effacement, dans un indéfini qui la rend potentiellement vivante. »

L’exposition relève ainsi du domaine de la mémoire, autour d’une figure inconnue (femme et/ou rose) anonyme qui n’est pas sans rapport avec « la pauvre petite fille de rien » qui se remémore Nevers (never) dans Hiroshima mon amour de Marguerite Duras.

Elle apparaît sous différentes formes :
Le parfum Écume d’Amour, « parfum d’un amour illimité et non advenu : ce moment d’éblouissement et d’aveuglement qu’est la révélation. » Ce parfum, dont l’échafaudage olfactif a été élaboré à partir d’un texte écrit par Véronique Ovaldé, est contenu dans une urne de porcelaine, et accompagné d’un Carnet de bal, dans lequel on lira ce texte et un écrit de l’artiste (édition limitée à 100 exemplaires, numérotés et signés par les auteures).

Le film-vidéo Basilique des Solitudes, tourné dans le Pavillon des Sources du Parc Saint-Léger, où l’artiste valse avec son « Roméo » en lui marchant sur les pieds, puis avec les chaises sur lesquelles est écrit « je t’aime », « je te déteste », « je pense à toi », sous la menace d’un lustre scintillant armé de faucilles.

La robe de mariée, fabriquée en Bolivie, portée dans le film, et qui est couchée dans une châsse suspendue, au-dessus d’un château renversé, recouvert de perles et de verroteries.

Une série de photographies Hommes de Never(s), images captées à l’instant où des hommes inconnus posent la main sur l’artiste.

Et encore : une couronne, un lustre, des bustes en faïence…

Enfin, le jour du vernissage, le 2 juillet, Hommes de Never(s), une performance de l’artiste avec Pierre Giquel, réinterprétation d’une partie des dialogues du film d’Alain Resnais, Hiroshima mon amour, un mariage par la voix parlée et chantée avec l’Homme, ou tous les hommes aimés.

 

Danièle Yvergniaux