EXPOSITION
DU 14 AVR. AU 18 JUIN 2006

Schumükstück

Frédéric Diart

Frédéric Diart est un peintre chercheur, philosophe autant que chimiste. Il multiplie les expérimentations, par l’association de substances industrielles, l’accumulation, la superposition de matières, mais aussi par le retrait, le dépouillement, la mise à nu du tableau. Cette exploration acharnée de la matière prend appui, comme si elle était la suite ou un nouveau commencement, sur des mots inscrits d’abord au pochoir sur la toile, mots qui se situent à l’extrême limite de l’indicible : l’horreur avant le néant (mots du vocabulaire concentrationnaire) ou l’incompréhensible avant la folie (référence à Hölderlin).

 

Ces mots-matrices qui moulent la matière perdent leur lisibilité, mais n’en restent pas moins le cœur, l’origine. Les titres eux-mêmes sont brouillés, barrés ou superposés, hors langage. La peinture est un monde d’après le langage, un chaos qui tente de s’ordonner et qui se transforme autant par les interventions du peintre (retrait, utilisation de solvants) que par le hasard des associations chimiques ou par l’action du temps. La peinture de Frédéric Diart est en quelque sorte un organisme vivant qui évolue, que l’artiste va suivre et reprendre parfois sur plusieurs années.

 

L’exposition de Frédéric Diart au Parc Saint Léger, déployée dans tous les espaces du Centre d’art, montre la grande diversité de ce travail rigoureux et exigeant, qui s’appréhende autant par le regard que par le face-à-face physique avec le tableau.

 

Danièle Yvergniaux