EXPOSITION
DE juin 2014 à septembre 2015

Manon Recordon

Centre de recherche archéologique de Bibracte

Accueillant entre autres un Musée de la civilisation celtique et un Centre archéologique européen, l’oppidum de Bibracte est soumis à un vaste programme de recherche pluridisciplinaire qui s’appuie sur les compétences d’une trentaine de chercheurs en résidence, lesquels étudient le développement et le fonctionnement de cette ville représentative des derniers temps de la civilisation celtique. A Bibracte, lieu polyglotte et vivant, des spécialistes en tous genres, étudiants, chercheurs se croisent et vivent ensemble.

Ce contexte nous a donné l’envie de créer une résidence de recherche pour les artistes permettant une rencontre entre la méthode d’investigation des archéologues, celle de l’art contemporain. En 2012 Mathieu Carmona et Yann Desfougères puis en 2013 Jérémie Gindre sont venus s’abreuver à la source qu’est Bibracte. En 2014, c’est l’artiste Manon Recordon qui a pris ses quartiers au centre de recherche. Cette collaboration se poursuivra jusqu’en mars 2015.

Née en 1985, Manon Recordon est diplômée de l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris, et vient de terminer une résidence à la Villa Médicis à Rome. Co-fondatrice de la revue Mercure, sa pratique est résolument transversale et traverse l’histoire, les disciplines, les médiums pour la production d’un savoir alternatif et personnel.

Manon Recordon mêle ainsi dans ses installations et vidéos des sources visuelles multiples. Cette documentation compose pour le spectateur un jeu narratif constitué de fragments s’imbriquant les uns dans les autres. En superposant des siècles de sociétés et de représentations, par strates successives, elle offre une vision panoptique de l’histoire. « Via l’histoire, je réinterprète le réel, mettant en rapport des figures du passé à notre propre période historique. Ma volonté n’est pas seulement de m’en tenir au sujet photographié mais de faire coexister le réel et l’imaginaire ».

Le thème annuel de travail sur Bibracte est le paysage, et nous sommes particulièrement intéressés par la problématique des inscriptions, plus ou moins invisibles, de l’histoire sur les terres du Mont Beuvray. Le paysage chez Manon Recordon côtoie des images d’archives ou des scènes dans des films qui fonctionnent suivant un montage à partir duquel le sens naît entre les images, se construit dans les interstices, les vides. Le site de Bibracte, lui-même transhistorique, sera ainsi pour l’artiste une source riche où puiser la production d’un ou plusieurs films.

Partout un rayon frappe à une porte obscure
Rencontre avec Manon Recordon en deux épisodes au musée de Bibracte
Jeudi 19 mars 2015 à 18h30 et mercredi 26 août 2015 à 20h30

Le temps de ces deux soirées exceptionnelles Manon Recordon propose une mise en regard de ses vidéos avec les espaces muséographiques de l’exposition permanente, un parcours éphémère entre Histoire et imaginaire.

Et pendant toute l’année 2015, découvrez au musée de Bibracte Alors sur la plaque sensible tout le paysage s’inscrira, œuvre vidéo réalisée par l’artiste, dans le cadre d’un partenariat avec le Parc Saint Léger – Hors les murs.

Cet ensemble vidéo est né lors de la résidence à Bibracte de Manon Recordon, de ses prospections sur le Mont Beuvray et dans la campagne morvandelle. Archéologue du regard, elle part du terrain, d’observations localisées, elle prélève des fragments de paysages, les étudie, les met en perspective. Dans son laboratoire, lors du montage, les images collectées in situ sont confrontées à d’autres, un dialogue se noue alors entre les lieux et les temporalités où l’archéologie et l’antiquité sont omniprésentes.